La photo du Lundi: Au cœur du public breton, dans la ferveur du Tour de France
- Xavier Lucas
- 13 juil.
- 2 min de lecture
Cette année, le Tour de France est passé à 100 mètres de chez moi. Impossible de ne pas y voir un signe. Depuis que je suis enfant, le Tour m’a toujours fait rêver, bien avant même que je monte un jour sur un vélo de course. Comme beaucoup, j’ai nourri l’espoir secret d’en être un jour un acteur, de transpirer aux côtés des champions, dans le peloton, sur ces routes brûlantes de juillet.
Aujourd’hui, même si j’ai repris la compétition, je sais que ce rêve-là s’éloigne. Mais il en est un autre, tout aussi puissant : celui de vivre le Tour de l’intérieur, autrement. Par l’image. Par la photo.
Alors quand le Tour a traversé ma Bretagne natale ce week-end, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai embarqué mon appareil pour me fondre dans cette marée humaine, pour saisir cette fête populaire unique, pour capter ce que les caméras ne montrent pas toujours : la ferveur, la tension, l’attente, les sourires, les cris, les mains tendues vers un bob Cochonou.

Vendredi et samedi, la fête battait son plein. J’ai choisi de me rendre sur la seule arrivée bretonne cette année: à Mûr-de-Bretagne. Une montée de 2 km classée en 3e catégorie, que les coureurs devaient franchir deux fois. Plus de 100 000 personnes s’étaient données rendez-vous là, dans ce mur qui n’a rien à envier au Ventoux, au Tourmalet ou à l’Alpe d’Huez. Des drapeaux bretons flottaient partout. Les gens attendaient depuis des heures, parfois depuis l’aube, pour avoir la meilleure place, pour voir ne serait-ce qu’un éclat de maillot jaune ou un regard échappé d’un coureur à bout de souffle.
Pendant quatre heures, l’ambiance est montée, portée par les chants, les klaxons de la caravane, les jets de goodies et les rires d’enfants. Et puis soudain, le premier passage. Les coureurs déboulent, en file tendue, dans une clameur indescriptible. Un frisson. Puis l’attente recommence. Et enfin, le deuxième passage. Celui des favoris. À quelques mètres de l’arrivée. Le public est en transe. Les coureurs arrachent leurs dernières forces. Moi, je déclenche. Je ne respire presque plus. C’est là, c’est maintenant.
Ce que j’ai vécu dans cette montée, je ne l’oublierai pas. Ce n’est pas juste du sport. C’est un peuple qui se rassemble autour d’une passion. C’est une émotion collective, qui arrive que trop rarement et que seul le peut nous la procurer.
Je ne serai sans doute jamais dans le peloton, c'est sur même. Mais avec mon appareil photo, je peux encore rêver. Et pourquoi pas, soyons fous, me retrouver un jour sur une moto, à suivre les coureurs, objectif en main, au plus près de cette légende qui se joue chaque été.








































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